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Page:Fournier - Le Théâtre français au XVIe et au XVIIe siècle, t. 2, Garnier.djvu/448

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PHALANTE
.


Cela peut arriver de moment en moment.

LYSANDRE
.


Et je m'étais promis un si beau logement [1960]

Dedans cette maison où je pensais m'ébattre.

Mais donc qui la possède.

PHALANTE
.


Elle appartient à quatre.

LYSANDRE
.


N'ont-ils point de lignée ?

PHALANTE
.


Ils ont tous des enfants.

LYSANDRE
.


Adieu, belle maison, et beaux arcs triomphants,

Adieu cours, anticours, Adieu belle avenue, [1965]

Vous, fontaines, Adieu, qui touchiez à la nue,

Adieu lambris dorés, adieu meubles divers,

Logements des Étés, logements des Hivers,

Adieu cet ordre égal de colonnes Doriques,

Adieu ce riche amas de figures antiques, [1970]

Adieu larges canaux, beaux jardins ravissants,

Adieu ce riche parc qui nous charmait les sens,

Adieu belle Niobé, Adieu voûtes liquides,

Adieu beaux orangers, Adieu les Danaïdes :

Beau lieu de qui l'espoir nous avait réjouis, [1975]

Vos miracles soudain se sont évanouis.

ALCIDON
.


Nous vous remercions, ô Riche imaginaire,

De l'honneur excessif qu'il vous plaisait nous faire.

PHALANTE
.


Avec mes biens d'espoir je me ris des malheurs.

LYSANDRE
.


Vous en pouvez jouir sans craindre les voleurs. [1980]

ALCIDON
.


Mais je crains celui-ci.

LYSANDRE
.


Quoi ? C'est mon Capitaine.

Je connais sa valeur, n'en soyez pas en peine.