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MON ENCRIER

canadiennes au Transvaal. C’est celle qui aux élections de 1911 devait le jeter corps et âme dans la mêlée pour y combattre la politique navale de M. Laurier. C’est celle, enfin, qui depuis deux ans lui a dicté tant et tant de pages indignées sur notre intervention dans la guerre européenne. Pour tout dire d’un mot, l’idée nationaliste en matière militaire, l’affirmation que le Canada, n’ayant d’autre obligation légale ou morale que sa défense propre, se doit rigoureusement tenir à l’écart des guerres extérieures de la métropole.

Au soutien de cette idée, si juste et si simple à la fois, dix bons arguments se pouvaient sans peine invoquer, — dix bons arguments de sens commun accessibles à tous les esprits et défiant toute contradiction. Ce sera l’honneur de M. Bourassa d’avoir été, de tous nos hommes publics, le premier à les formuler et à les faire valoir. Avec quelle force de logique et quel talent il sut les formuler, avec quel zèle et quelle persévérance il s’appliqua à les faire valoir, il est à peine besoin de le rappeler. Quels étaient ces arguments eux-mêmes, on ne l’ignore pas davantage : nul doute, jamais avocat n’avait encore appuyé sa cause de preuves plus sûres, plus claires, plus convaincantes.

Jamais avocat non plus, il faut bien d’autre part le reconnaître, n’en avait encore présenté, parallèlement, de plus douteuses, de plus em-