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LA FAILLITE (?) DU NATIONALISME

voir, au fond, qu’on ne connût déjà, en quoi pouvait-il fortifier les conclusions déjà posées par M. Bourassa ? Que la loi Laurier dût avoir pour infaillible effet, en cas de guerre, la mainmise immédiate de l’Amirauté britannique sur nos vaisseaux, la chose n’était-elle pas prouvée déjà claire comme le jour, archiprouvée ? Au Monument-National, M. Bourassa, interprétant à ce moment comme tout le monde l’article 18, n’en avait-il pas fait la démonstration aussi forte, aussi évidente que possible ? Et c’est-à-dire : n’avait-il pas établi avec la dernière rigueur que le mandat confié au cabinet par cet article, bien que facultatif en théorie, emporterait fatalement, dans la pratique, les mêmes conséquences qu’un mandat impératif ? Dès lors, et à moins que la chose ne fût absolument hors de doute, que pouvait lui faire — et que pouvait bien nous faire — que le mot may de l’article 18 pût impliquer, même en théorie, obligation au lieu de devoir ? Que ne s’en tenait-il sur le terrain solide qu’il avait choisi tout d’abord, que n’a-t-il compris à temps le danger de vouloir trop prouver ? Il n’aurait pas eu à regretter par la suite de s’être placé, comme il le fit en cette circonstance, dans une position non-seulement hasardeuse, mais encore, on va le voir de reste à l’instant, franchement intenable.

C’est le 8 février, je l’ai dit, que M. Bourassa