Page:Fournier - Mon encrier (recueil posthume d'études et d'articles choisis dont deux inédits), Tome I, 1922.djvu/32

La bibliothèque libre.
Aller à la navigation Aller à la recherche
Cette page a été validée par deux contributeurs.
17
IMPRESSIONS DE TRAVERSÉE

province, en regardant s’effacer dans le lointain les côtes de la Gaspésie.

« Salut, ai-je dit, salut, terre qui portes l’avenir de ma race ! Toi que baigne l’infini de la mer, et que l’« emplissage » illimité, comme un autre gouffre, enserre… Terre de Jacques Cartier et de Rodolphe Latulippe, terre de Champlain et de Turgeon, terre de Dollard des Ormeaux et de Thomas Côté, je te salue ! Que les cieux tout-puissants te protègent, ô mon pays, et que Laurier te reste favorable ! Demeure à jamais la terre de la candeur et de l’ignorance satisfaite. Ne va jamais douter de tes « contracteurs », et que tes fils continuent de lire la Presse. Ainsi soit-il. »

Ce matin, nous avons rencontré une banquise. Les Anglais s’en sont étonnés. Moi, pas du tout : en fait de glace, ce qui m’étonne, ce ne sont pas les banquises, ce sont les Anglais.

Ma voisine, ce midi, m’a dit (en anglais) :

— Ce potage est excellent, n’est-ce pas, Monsieur ?

— Délicieux, Madame !

J’ai voulu, là-dessus, lui causer littérature. Elle m’a répondu :

Yes.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Quelques instants plus tard, elle s’est penchée vers moi :