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MON ENCRIER

C’est à ces gentlemen que nous sommes redevables de tant de projets, iniques et absurdes à leur face même, aujourd’hui inscrits dans nos statuts, et dont on se demande comment nos législateurs ont pu s’arrêter seulement à les discuter.

Chaque année, dès les premiers jours de la session, on les voit arriver à Ottawa, affairés et sérieux, la tête pleine de schemes et les poches pleines de bills.

Celui qui ne connaît ni ces schemes ni ces bills, celui-là ignore encore les limites de l’audace humaine.

Voici par exemple, cette année, une compagnie, la Saint-Lawrence Power Transmission Company, qui demande au parlement des privilèges tellement excessifs qu’on croirait d’abord à une plaisanterie. C’est ainsi qu’elle voudrait obtenir le pouvoir de barrer le Saint-Laurent à la hauteur du Long-Sault pour produire de l’énergie électrique, ce à quoi s’opposent à peu près tous les corps publics tant de l’Ontario que du Québec, et sur ce point elle échouera très probablement. Le reste de son bill passerait, cependant, que nul n’en serait surpris ; or, ce bill réclame en outre, pour la compagnie, le droit, dans les comtés de Leeds, Grenville, Dundas, Stormont et Glengarry (province d’Ontario), et dans les comtés de Soulanges, Vaudreuil, Jac-