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NOTRE DÉPUTATION

ques-Cartier, et dans la cité de Montréal (province de Québec), de

« pénétrer sur tout terrain de « particuliers », d’arpenter, choisir, prendre et acquérir telles parties de ces terrains qui sont nécessaires à quelques-uns des ouvrages ou à quelqu’une des entreprises de la compagnie, et d’exproprier le tout. » (Bill 115.)

Cette demande d’exproprier en bloc ou séparément tout ce qu’elle voudra dans la ville de Montréal et dans sept comtés du Canada, la compagnie en question ne l’a pas faite sans y avoir mûrement réfléchi.

Elle sait que sa requête heurte de front des principes de droit que nul ne s’aviserait de contester dans aucun pays civilisé.

Elle sait que partout ailleurs qu’au Canada on exproprie les particuliers ou les compagnies au bénéfice du public, mais jamais le public au bénéfice de particuliers ou de compagnies — ainsi qu’elle le demande.

Elle sait que ce qu’elle réclame est proprement insensé.

Mais elle sait aussi que, si elle y met le prix, elle peut l’obtenir, et c’est pourquoi elle va tout de même de l’avant.

Pour les chemins de fer, vous le savez, le parlement est une vache à lait réellement intarissable (je vous demande pardon de la métaphore). À chaque session ils se font voter, par nos honorables représentants, des subventions