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En revanche, les Romains semblent avoir marqué pour toujours de leur empreinte la physionomie du pays. Après vingt siècles, leurs monuments contribuent, plus que tout le reste, à lui donner son caractère.

L’histoire d’Arles, à ce point de vue, est du reste celle de toute la vallée du Rhône. À Orange, à Nîmes, à Fréjus, à Vienne (Isère), à Saint-Rémy, à dix autres endroits, vous ne pouvez faire deux pas sans vous heurter aux ruines magnifiques de l’occupation romaine. Théâtres ou arènes, temples ou châteaux, aqueducs ou arcs de triomphe, ces monuments, partout où ils s’élèvent, semblent effacer tous les autres objets, tant ils s’imposent à l’œil et à l’imagination.

Aussi bien l’antiquité ne nous a-t-elle rien laissé de plus prestigieux, sauf peut-être à Rome. L’arc de triomphe d’Orange, le troisième en importance dans le monde, est le mieux conservé qui existe. Les arènes de Nîmes, qui furent, au deuxième siècle de notre ère, l’un des plus vastes amphithéâtres de l’empire romain, ont moins souffert du temps que le Colisée. Le Pont du Gard, qui compte vingt siècles de durée, est solide comme au premier jour.

Mieux que tous les livres, la vue de ces monuments nous permet d’imaginer ce que furent les Gaules sous la domination romaine. Grâce à eux, nous entrevoyons clairement ce que le