grand peuple civilisateur avait su faire, après la conquête, de ce pays que peuplaient nos sauvages aïeux. — Déjà, quelques siècles auparavant, certaines villes des Gaules s’étaient ressenties de l’influence des immigrants hellènes. Mais c’est surtout, on le sait, de l’établissement romain que date la civilisation de ce pays. Quelle civilisation !… Il y a deux mille ans, je l’ai dit, qu’ont été construits la plupart de ces amphithéâtres, de ces temples, de ces aqueducs, et le monde, depuis, n’a rien produit, je ne dirai pas de supérieur, mais seulement de comparable. Quiconque aura vu, par un clair après-midi, les arènes d’Arles ou la Maison Carrée de Nîmes, le théâtre d’Orange ou l’aqueduc du Gard, ne saurait en douter.
On ne vantera jamais trop les proportions, la pureté de lignes, l’élégance dans la force, la noblesse de ces monuments. À côté de ces chefs-d’œuvre, tout ce qu’on a fait depuis, sauf d’infiniment rares exceptions, paraît un peu ridicule ; et l’on est tenté de ne voir, presque partout ailleurs, que mesquinerie ou enflure.
Je ne parle pas de ce que l’on peut voir en Amérique, l’architecture, sur ce continent, étant encore chose inconnue. Mais, même en Europe, que trouvera-t-on qui approche de cet art, à la fois si sobre et si imposant, où tout vaut uniquement par les proportions, et qui atteint