Je vous disais tout à l’heure, confrère, que ce problème n’est pas aussi simple que vous le paraissiez croire. Commencez-vous maintenant à vous en douter ?
Voyons cependant si, par un heureux illogisme, vos conclusions ne vaudraient pas mieux peut-être que vos prémisses, et votre traitement que votre diagnostic.
Contre les incorrections et les défauts de toute sorte qui défigurent notre parler, trois remèdes, selon vous, seraient donc à prescrire, trois remèdes d’une efficacité entière et non douteuse. — Trois, pas plus, pas moins, et c’est-à-dire que pour parler désormais le français avec pureté, il nous suffirait, à votre avis :
1o De cultiver avec amour et constance les grands écrivains qui en sont les modèles ;
2o De viser toujours, dans nos conversations, à la plus grande justesse possible de langage ;
3o De nous acharner sans répit à l’étude des Corrigeons-nous et autres traités d’« épuration ».
Solution commode, je l’avoue, et, par son extrême simplicité, admirablement à la portée d’esprit des primaires. Si jamais homme pourtant, hors de ce pays, s’est aventuré à traiter de la sorte et sérieusement une question sérieuse, je demande à savoir son nom. — Car je vous ai bien lu, n’est-il pas vrai, confrère, et je ne me