Page:Fréchette - Les Fleurs boréales.djvu/124

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Horreur ! Elle soutient sa victime éperdue
D’une main ; et, de l’autre un instant suspendue,
Elle lui plonge au cœur son arme qui reluit…
Un cri part, un seul cri ; puis un hoquet, un râle ;
Une goutte de sang sur une lèvre pâle ;
Et la petite âme s’enfuit.

Puis la rage du monstre atteint son apogée ;
En un délire affreux sa fureur s’est changée ;
Elle foule du pied le cadavre meurtri ;
Et poussant des éclats d’un rire satanique,
Elle danse alentour une ronde cynique,
Comme en rêvait Alighieri.

Ainsi qu’un tourbillon dans l’angle d’un abîme,
L’Iroquoise tournait autour de sa victime,
Aux lueurs du flambeau par la foudre allumé ;
Puis, saisissant soudain la frêle créature,
Elle scalpe en hurlant sa blonde chevelure
De son poignard envenimé !