Page:Fréchette - Poésies choisies, I, 1908.djvu/285

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Si nous eussions subi la politique adroite
Dont on cherche à leurrer les peuples qu’on exploite ;
Que dis-je ? non contents du titre de sujets,
Si nous avions servi les perfides projets
De ceux qui nous voulaient donner celui d’esclaves,
Dites-moi donc un peu, que serions-nous, mes braves ?
Quand furent épuisés tous les autres moyens,
Nous avons dit un jour : ― Aux armes, citoyens !...

Nous n’avions pas, c’est vrai, de très grandes ressources ;
Nous avions même un peu le diable dans nos bourses ;
Il fallait être enfin joliment aux abois,
Avec de vieux fusils et des canons de bois,
Pour déclarer ainsi la guerre à l’Angleterre ;
Mais des hommes de cœur ne pouvaient plus se taire.
Plutôt que sous le joug plier sans coup férir,
Nous avons tous jugé qu’il valait mieux mourir.

Le premier résultat fut terrible sans doute ;