Notre chapelle actuelle n’est pas très grande. Quatre cents
auditeurs peuvent à grand’peine y trouver place, et comme
talétalé
le sucrier malachite
l’école de la semaine s’y tient, nous n’avons de
bancs de briques que dans une moitié du bâtiment,
cela ne gêne aucunement les femmes qui
se disent probablement que quand on est assis
par terre on ne tombe pas !
Mais les hommes, ayant non pas plus de dignité mais moins de souplesse, tiennent à avoir une place sur lesdits bancs et il arrive qu’on discute un peu dans notre chapelle, le dimanche matin ; car tous les jeunes gens se précipitent vers ces sièges aussi primitifs que peu moelleux.
C’est ce que me disait hier Davida Mpitso qui, tous les dimanches, arrive d’au moins une heure à pied avec sa chaise sur les épaules. Vous vous demandez où je veux en venir ? Un peu de patience, cela va arriver.
Eh bien, c’est qu’hier, Mpitso, qui était venu m’apporter un don pour l’église que nous projetons de bâtir, a bien voulu consentir à poser quelques minutes pour que nos amis le voient allant au culte… Et maintenant, fermons soigneusement la parenthèse, par crainte de courants d’air !
Ce ne sont pas tous les indigènes qui consentent à poser ; nombre d’entre eux refusent absolument et souvent par crainte superstitieuse : c’est regrettable, car ils sont parfois, comme apparence et comme expression, des plus pittoresques et des plus typiques.