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Page:Fréron - L Année littéraire 1775.djvu/15

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ANNÉE 1775.
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de Philoſophes. Il eſt vrai que leur Philoſophie ne, leur a jamais fait produire des ouvrages auſſi utiles à la ſociété que les Penſées de M. Diderot, l’Eſprit de M. Helvétius, le Syſtème de la Nature, l’Épître à Uranie, la Pucelle, le quinzième Chapitre du Béliſaire de M. Marmontel, &c. C’eſt ce genre de Philoſophie qui leur étoit étranger & qui ne l’eſt point à notre ſiècle. J’en demande pardon à M. de la Harpe : ce même genre de Philoſophie n’était pas moins étranger à Catinat. N’admirez-vous pas, Monſieur, ces traits ſinguliers qui attirent M. de la Harpe comme malgré lui vers le grand homme qu’il célèbre. Cette attraction n’eſt pas un phénomène à mes yeux ; elle me paroît dans l’ordre des choſes. Les Aſtres s’attirent les uns les autres, & peut-être ne s’eſt-il jamais préſenté deux génies qui euſſent enſemble autant de rapports que Catinat & M. de la Harpe. Cette raiſon ſupérieure, cette modeſtie rare, cette noble généroſité, cette âme ſi calme, ſi ſimple, ſi peu jalouſe, ſi exempte de fiel, que Catinat a montrée conſtam-