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Page:Fraigneau - Rouen Bizarre.djvu/121

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C’est de ce coin que partent les applaudissemens quand le prévenu tient tête à l’orage amassé contre lui ou quand quelque avocat populaire, plutôt pour obtenir un succès d’audience que dans l’intérêt de son client, flatte les intérêts de la foule ou excuse d’une manière exagérée ses mauvaises passions.

Chose assez curieuse : à Rouen, il n’y a presque pas de femmes dans le public du fond de la salle, mais, en revanche, les enfans y sont très-nombreux, comme d’ailleurs très-nombreux sont aujourd’hui les malheureux qui comparaissent devant le jury et sont loin d’avoir encore atteint leur majorité.

C’est peut-être un des effets du progrès à l’envers, mais combien verrons-nous passer encore à chaque session, de criminels endurcis dont la moustache est à venir !

De l’autre côté de la barrière, cela change. Ici, les dames sont presque toujours en majorité ; le public est plus choisi. Tant qu’on ne juge que des vols qualifiés ou de vulgaires infanticides — il y en a tant de nos jours ! — on ne vient là que parce qu’il pleuvait, que parce qu’on ne savait que faire, que parce qu’on avait des cartes, que parce qu’on savait