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Page:Fraigneau - Rouen Bizarre.djvu/122

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que Mmes X… ou Z… s’y trouverait, que parce qu’on sait que tout le monde ne peut pas s’asseoir à ces places et qu’on ne veut pas faire comme tout le monde, que parce que le voleur à mis à sac la maison d’une connaissance, que parce que c’est une occasion d’admirer le plafond dont les ornemens dorés et en saillie donnent pour la première fois à qui les voit, la sensation d’un certain nombre d’épées de Damoclés plantées dans du chocolat.

Mais aux grands jours, alors qu’il s’agit d’un drame passionnel, d’un jugement de mort ou même d’une simple condamnation aux travaux forcés à perpétuité, il faut la voir accourir la foule des curieux et des curieuses ! Pour cette grande circonstance, on fait toilette comme pour une grande première, comme quand Faure vient chanter au Théâtre-des-Arts, ou que Mme Agar vient dire des vers au Théâtre-Français.

Ce jour-là, les sièges sont pris d’assaut, presque retenus d’avance, et la salle tout entiére frémit, pleure avec l’avocat, s’indigne avec le ministère public, suit mot à mot, comme l’intrigue d’un roman, l’intrigue de l’interrogatoire. Elle passe par toutes sortes d’émotions, depuis celle du sentiment de curiosité, de répulsion ou même de sympathie qu’ins-