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Page:Fraigneau - Rouen Bizarre.djvu/134

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fendu auquel le professeur a fait allusion dans son cours.

Autrefois, un essaim joyeux de jeunes gens se précipitait tous les soirs à la même heure dans la salle, tombant comme une avalanche au milieu de l’assemblée calme. Les habitués, fâchés au commencement, avaient fini par rire ; ils n’avaient plus besoin de montre pour savoir l’heure. « C’est quatre heures dix, » disaient-ils ; et, en effet, c’était quatre heures dix.

Le groupe bruyant venait ainsi régulièrement, à la sortie du lycée, se jeter sur l’Illustration pour voir « les images. »

Depuis quelque temps, les vieux habitués ne connaissent plus l’heure ; l’avalanche ne tombe plus chez eux ; le règne de l’Illustration est passé, et les dormeurs, qui comptaient sur ce bruit pour être réveillés à un moment fixe, ont été obligés de prendre leurs précautions.

Quelquefois, un petit incident vient rompre la monotonie du lieu, mais ils sont bien rares, ces incidens : c’est un amateur qui glisse avec un gros dictionnaire ; c’est un savant qui ronfle ; c’est un « incohérent » de la « tenue » qui se hasarde dans l’antre sacré et fait la terreur des garçons chargés de faire respecter la propreté des livres. Un de ces