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Page:Fraigneau - Rouen Bizarre.djvu/148

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les victimes des mauvais traitemens de ces furieux.

Une autre catégorie, c’est celle des grimpeurs. À ceux-là, qui ne rêvent qu’évasion, les murs les plus élevés sont réservés ; ils se promènent comme des fauves en cage, cherchant, flairant une issue ; il y en a qui creusent avec leurs ongles des trous dans la terre, espérant passer ainsi sous les fondations des murs ou des bâtimens.

À Quatre-Mares, les monomanes sont plus nombreux qu’à Saint-Yon ; le délire de la persécution, la folie des grandeurs ont là beaucoup de victimes.

De temps en temps, on aperçoit dans les grands terrains de culture, dont nous avons parlé déjà, des groupes de travailleurs. Presque sans relâche, ils remuent la pelle et la pioche, retournent la terre, arrachent les mauvaises herbes, font des provisions de pissenlits. Cette gymnastique, à laquelle ils se livrent volontairement (en admettant qu’ils puissent avoir encore quelques restes de volonté), est pour eux un exercice des plus hygiéniques.

Du reste, il est à remarquer qu’ils sont plus gais que leurs compagnons, ce n’est pas qu’ils causent entre eux, mais ils chantent, sifflent ou rient. L’un, vieillard robuste, surpasse