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Page:Fraigneau - Rouen Bizarre.djvu/149

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tous ses compagnons par la jovialité de son caractère. Il chante continuellement, sur le même air de complainte, tout ce qu’il veut dire.

C’est de cette façon qu’il nous a raconté sa vie. C’était un pécheur adroit, il allait vendre son poisson dans tous les ports du département ; un jour il a hérité, il a réuni toute sa fortune en pièces de cinq francs et l’a enfouie. Est-ce la joie de l’héritage, est-ce la crainte des voleurs ? toujours est-il qu’il devenait fou peu de temps après. Il est à Quatre-Mares depuis bien longtemps, et n’a pas l’air de désirer s’en aller.

Nous avons dit que les malades étaient divisés en plusieurs sections : les indigents, les aliénés de seconde classe, de première, de classe supérieure.

Dans quelque classe que l’on se présente, on est toujours émerveillé des bons soins prodigués, de la douceur employée, des égards observés. La nourriture est abondante, saine ; le menu varie chaque jour. Le cidre, le pain, sont fabriqués dans l’établissement, les légumes proviennent du potager, il y a poulaillers, étables superbes, porcheries mo-