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Page:Fraigneau - Rouen Bizarre.djvu/155

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cieux qu’elles font pour s’asseoir ou pour se lever.

L’orphéon des aliénés de Quatre-Mares prête son concours « gracieux » pour la circonstance. Aussitôt qu’un assistant se laisse aller à manifester trop haut son contentement, on est obligé de le faire sortir, car, dans cette assemblée éminemment « impressionnable, » il suffirait de quelques éclats un peu forts pour mettre toute la salle en révolution et faire terminer la représentation par une mêlée générale de furieux ou par un accès colossal de delirium.

Tout cela se passe en famille à Saint-Yon; il y a eu cependant une fois une représentation de gala, à laquelle assistaient des députés, des conseillers généraux et d’autres autorités locales. De temps en temps on réunit les économies et on se paye un prestidigitateur on un chanteur comique, auquel les contorsions trop violentes sont interdites, parce que l’artiste ne tarderait pas à être surpassé dans son art par un millier d’extranerveuses.

Les dialogues sont souvent agrémentés d’insanités subites. Ainsi, l’aliénée chargée d’un rôle de soubrette répondra à son partenaire qui lui ordonne de fermer une porte « C’est impossible, parce que je ne puis pas