Page:Fraigneau - Rouen Bizarre.djvu/201

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

LES AMBULANS DE L’ADMINISTRATION

Il y a ambulant et ambulant, comme il y a fagot et fagot. Les marchands ambulans font un métier reconnu et sont porteurs d’autorisations de toute sortes. Mais il existe aussi à Rouen une catégorie bien distincte de ces individus. Ce sont, pour la plupart, des vagabonds qui ne possèdent qu’une idée fort restreinte de ce que peut être un domicile, et qui, cependant, vivent un peu du budget de la ville pour la plus grande sécurité de ses habitants.

On ne peut pas dire qu’ils travaillent, car ils ne font presque jamais rien ; on ne peut pas dire non plus qu’ils ne travaillent pas, car ils s’arrangent in avoir toujours sur eux deux ou trois sous qui les mettent à l’abri de la loi sur le vagabondage, et un reçu de la mairie qui prouve qu’ils peuvent rendre service à l’administration.

Ni chair ni poisson. — Il y a pas mal de gens qui arrivent ainsi, avec beaucoup d’intelligence, à tourner les difficultés.

L’ambulant n’a qu’un moyen de gagner son existence : c’est de se promener de droite et de gauche, principalement dans les quartiers mal famés et d’ « espérer » les événemens.