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Page:Fraigneau - Rouen Bizarre.djvu/314

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habits en loque, la poitrine débraillée, on le rencontrait dans la ville, jetant, d’une voix avinée, son appel aux clients : V’là du mouron ! v’là d’l’herb’au chat ! v’là d’la grasse poulette ! v’là des feuilles de lierre ! C’était là un de ces misérables qui tiennent autant du gueux des champs que du gueux de ville, gagnant leur pauvre vie avec les aubaines que la nature, toujours bonne aux pauvres, offre obligeamment à tous venants : marchands de balais de brinches, ramasseurs de mousses, sarcleurs de pissenlits, vendeurs de primevères ou de coucous, arracheurs de fougères, fabricants de tailles pour les boulangers, voleurs de fleurs dans les cimetières, vendeurs de roseaux et d’herbes folles, cueilleurs d’herbes médicinales, c’est de cette grande famille, appelée dans le langage des halles, les hommes sauvages, que faisait partie le Marchand de mouron. Sous son travestissement ignoble, il a souvent été représenté par des dessins de Polyclès Langlois, par une lithographie de de Pouilhy, éditée chez Berdalle, en 1834, et reproduite par Piéters,