Page:Fraigneau - Rouen Bizarre.djvu/332

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ajouta celui de marchand de berlingots. Une belle lithographie de Bérat, datée de 1824, nous le représente, la figure large et ouverte, l’œil fin, les cheveux noirs et bouclés, tombant sur le col de l’habit, le gilet à fleurs entr’ouvert, s’apprêtant à souligner le couplet, et tenant à la main son crin-crin de violoneux. Ce qui le caractérise particulièrement, c’est son chapeau à trois cornes, le véritable chapeau du chanteur ambulant, le chapeau de Volange dans Janot, pointant ses cornes longues menaçantes vers le ciel.

Ainsi équipé, sur le port ou sur la place du Vieux-Marché, dans son cercle habituel de poissardes et de harengères, il était à son aise pour dégoiser ses grivoiseries et chanter son répertoire, assurant son creux par quelques hum ! hum ! lancés avec fracas. « Çà n’est pas encore au cimetière Saint-Maur, qu’on en trouvera un pareil ! » Il chantait ainsi les Embarras du sergent-major de la garde nationale, le petit Forgeron de Cythére, la nouvelle Bourbonnaise, le Nigaud dupé, le Billard,