Aller au contenu

Page:Fraigneau - Rouen Bizarre.djvu/44

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Le ronflement à les haut et les bas d’une marée. La série des pièces se succède ; partout le même tableau, quelques hommes ont roulé sur le sol et continuent de dormir, sans s’en apercevoir. Il y a des bouches ouvertes comme des trous, des rictus insensés, des cris de cauchemar et, de temps en temps, le hoquet d’un ivrogne qui fait tout son possible pour cuver le gros vin qui lui pèse sur l’estomac.

Les dortoirs s’étendent sur deux étages, et peuvent recevoir plus de 250 travailleurs. Le premier du mois, tous les lits sont généralement occupés, quelquefois retenus d’avance par les délicats qui aiment à coucher dans des draps blancs.

Et maintenant, dit le directeur, je vais vous faire voir mon musée de curiosité. Cela vous coûtera quelques petits verres, offerts aux « sujets. »

Une petite pièce, au rez-de-chaussée, prés d’une vaste cuisine. Il est onze heures du soir et, autour des tables, un certain nombre d’hommes de la grande carue, jouent aux cartes et boivent.

Silence complet puis, subitement, un juron