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Page:Fraigneau - Rouen Bizarre.djvu/55

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tous ces déclassés une sorte de sympathie. Pas de discussions, pas de bruit.

Au bout de peu de temps, un ronflement formidable répond au sifflement de la bise dans le vasistas grille qui donne à la pièce l’air et le jour.

Pendant quelques heures, la joie de ne pas souffrir épanouit ces visages ravagés par les désespoirs de toutes sortes. À six heures, la porte s’ouvre de nouveau.

— Allons, les vagabonds ! il est temps de détaler !

Dans la puanteur produite par cet entassement humain, ils se lèvent, les vagabonds, et, lentement, comme à regret, ils quittent la cellule qui les a abrités une nuit et qui les recevra peut-être un autre jour dans des conditions différentes, alors que la faim, cette mauvaise conseillère, les aura conduits fatalement au vol.

À un autre point de vue, le violon est gai et instructif. Si l’expression : « les murs parlent, » peut être appliqué à quelque chose, c’est bien à la prison municipale. En effet, on peut dire que chaque malfaiteur a laissé dans la cellule où il a été enfermé une trace de son