Page:Fraigneau - Rouen Bizarre.djvu/73

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Il faut reconnaître, cependant, que, si l’intention de cette partie chantante d’une certaine catégorie de notre population est bonne, l’exécution laisse à désirer. Le fil en quatre ronge les cordes vocales, et les comptoirs de la rue de la Savonnerie nuisent aux amateurs qui se présentent ensuite devant celui du contrôle.

Loin de nous, cependant, l’idée de nous moquer de ces gens là ! Ils ont au cœur l’amour du grand art ; et puis, tout le monde ne naît pas ténor ; heureusement pour M. X… de l’Opéra et M. Y… de l’Opéra-Comique. Ils n’ont même pas assez d’imitateurs puisque le dimanche ces affreux « bastringues, » qu’on décore à Rouen du nom de cafés-concerts, probablement parce que le café se métamorphose en chicorée et le concert en cacophonie, regorgent de client.

Oh ! les cafés-concerts ! les bouis-bouis ! les « beuglans, » ils sont disséminés de toutes parts dans la ville, c’est là que disparaît une partie de la paye de quinzaine d’un grand nombre de nos ouvriers. Travailleurs infatigables qui font tomber goutte à goutte, pour ainsi dire, dans la soucoupe que leur