Page:Fraigneau - Rouen Bizarre.djvu/81

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vieille barbe grise dont la bouche, s’ouvrant comme un trou, laisse échapper des couplets de Béranger. L’émotion gagne le public lorsqu’on parle de tyran et de liberté.

C’est généralement le coup de la fin ; on est excité, on crie, on braille, on grogne, on gesticule. Les ivrognes se réveillent et essayent de chanter plus fort encore que les autres. C’est heureux lorsqu’on ne trouve pas dans un coin quelque drapeau réservé pour le 14 Juillet et qu’on ne traîne pas, au milieu des bocks et des tables crasseuses, le symbole le plus respectable de la patrie française ; celui qu’on ne devrait pas exhiber avec tant de facilité dans les endroits où l’on s’amuse de la sorte.

Le coup de la fin, c’est le patron de l’établissement qui l’exécute. On a assez chanté, assez bu, assez payé ; à la porte, les clients ! à la porte, les artistes ! et le maître de l’établissement, roulant les épaules comme un ours ou un lutteur de la foire Saint-Romain, ouvre la porte et chasse devant lui tout le troupeau qui s’échappe avec une fumée noire de tabac emprisonnée pendant plusieurs heures.

Nous avons passé rapidement en revue les cafés-concerts, les bouis-bouis, les « cabou-