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Page:Fraigneau - Rouen Bizarre.djvu/83

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Transportez-vous, par une belle journée d’été, dans le quartier du Champ-des-Oiseaux, « montez à la côte, » comme disent nos ouvriers, et allez jusqu’à la route de Clères.

Vous serez, vers six heures du soir, témoins d’un spectacle pittoresque, vous assisterez, à partir de ce moment et pendant trois ou quatre heures, à un défilé ininterrompu, amusant, bizarre.

Le cadre est formé d’un côté par la série des petites maisons de campagne, coquettes, avec leurs séparations de haies vives et leurs jardinets où s’épanouissent des corbeilles de fleurs ; de l’autre, par le trou, rempli de verdure et de petits toits, formé par la cité Jeanne-Darc, dans lequel le soleil couchant jette comme un embrasement d’incendie. Devant, derrière, la route droite, poussiéreuse, qui monte toujours et disparaît bien loin, là-bas, au milieu des grands bois qu’elle sépare comme la raie énorme d’une gigantesque chevelure.

Et voici que le bruit des crins-crins se mêle au son des cloches de Rouen, dont le vacarme arrive diffus, et voici que des groupes nombreux sillonnent la longue avenue. Ce sont