Que je reçois ces mots d'un cour épanoui.
Vous voulez être mienne ; Où suis-je, qu'ai-je ouï ?
Ô mon Dieu ! Mon Seigneur ; Madame, ma Maîtresse 2370 Je ne sais où je suis, je me perds d'allégresse.
Jouissez, chers Amants, par vos fidélités
Des biens d'un déloyal que vous seuls méritez.
Puis-je prendre un baiser sur cette main céleste.
C'est assez : ci-après nous parlerons du reste.
2375 Encor n'est-ce pas tout.
Mon cour, je vous entends,
Tous nos bons Serviteurs doivent être contents.
La fortune d'Henry tient Othon en haleine,
Je vois ses yeux dressés sur sa chère Germaine.
Des services de l'un j'en ai été ravi, 2380 Et l'autre en vous servant m'a dignement servi.
Çà (cher Othon) tu vois Germaine ici présente,
Sachons si ce parti te rit et te contente.
Monseigneur, ce parti m'a toujours contenté :
Mais il ne m'a pas ri comme j'ai souhaité. 2385 Depuis notre retour tout ce que j'ai pu dire
Pour chatouiller son cour, ne l'a jamais fait rire.
Je l'ai toujours vu froide en des certains soupçons,
Quoi que j'aie opposé mes feux à ses glaçons.
Germaine, voyez l'époux que le Ciel vous destine.
.
2390 Madame, je ne suis qu'une pauvre orpheline,
Othon est trop puissant, il ne veut point de moi.
Daignez me recevoir comme je vous reçois.