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Répéter les accens de l’un de nos Orphées[1]

J’irai sur le Balon, dont le front touche aux cieux,
Chercher avec Bauhin des simples précieux.[2]

J’irai dans ce vallon nommé le Val-de-joye,
Conduire un malheureux à la douleur en proye,
Et prier les Fleurots, justement remarqués,[3]
De remettre en leur lieu ses membres disloqués.
Les Fleurots ont d’un Roi refusé la noblesse,
Dans un tems, où c’était la commune faiblesse.
Ah ! qu’ils ont eu raison ! les titres ne sont rien :
Le vrai noble est celui qui fait le plus de bien.
Hommes du Val-d’Ajol, recevez mon hommage !

Les Prêtres ne sont plus : ce n’est pas grand dommage ;
Mais nous en avons eus, nous devons l’avouer,
De qui la liberté ne peut que se louer.
Des charlatans sacrés il faut qu’on se défie ;
Mais salut aux amis de la philosophie !
Il est vrai qu’à ce titre ils furent mal notés,
Et qu’ils eurent l’honneur d’être persécutés.

Huel,[4] au bien public, pendant cinquante années,

  1. Dans le tems où le vandalisme dominait à Paris, le traducteur des Géorgiques, le chantre des jardins, le virgile français s’est réfugié à saint-Diez.
  2. Fameux botaniste, de Bâle, qui a le premier herborisé sur le Balon et y a découvert des plantes alpines.
  3. On connaît la famille de ces célèbres Renoueurs, dont le talent se perpétue depuis sept générations, et dont le nom a été souvent usurpé chez l’étranger. Il existe sur eux un mémoire curieux du comte de Tressan, inséré dans le Socrate rustique.
  4. Huel, Curé de Rouceux, près de Neufchâteau,