à certaines figures taillées dans la pierre des cathédrales, hantise ou regret…
EUXODE. — On ne regrette que ce que l’on connaît.
POLYDOXE. — On regrette aussi ce que l’on imagine.
EUDOXE. — La luxure est une maladie de l’imagination.
POLYDOXE. — Elle s’attache cependant à des réalités qui n’ont rien d’imaginaire.
EUDOXE. — L’imagination peut avoir un point fixe, et c’est le propre de l’obsession. Qui dit luxure, dit obsédés.
POLYDOXE. — Mais n’accuse-t-on pas ces prétendus obsédés de bestialité ? Pas de bêtes obsédées cependant ; et les bêtes non plus n’ont pas d’imagination.
EUDOXE. — La bestialité n’a jamais été le fait des bêtes, qui ne sont pas si bêtes, et la nature répugne à forcer la nature, comme à ce qui est hors nature ou contre nature.
POLYDOXE. — C’est donc que vous considérez les obsédés de la luxure comme des malades et des fous ; on les plaint, on les soigne, on ne les condamne pas.
EUDOXE. — À moins qu’ils ne se condamnent eux-mêmes. C’est se condamner que de vouloir obstinément retourner à son vice, comme le chien à son vomissement ; et il y a de l’obstination dans cette obsession.