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Page:Franc-Nohain - Les Chansons des trains et des gares, 1900.djvu/205

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Et c’était chaque fois allégresse nouvelle,
Quand le petit coq sortait en effet, battant de l’aile.

                Tant d’heures ainsi il m’a chantées,
                Souriantes, désenchantées,
        Berceuses mélancoliques, fanfares d’éveil,
                Heures de pluie et de soleil…

Et ce fut par un jour d’été, un jour chaud d’orage :
                La fermière du voisinage,
                Rubiconde, et rond le corsage,
                Passait, portant dans ses paniers
                Les fruits mûrs de ses espaliers,
                Et les œufs, et le bon laitage, —
                Et surtout, reine du marché,
                Que, bien sûr, allaient s’arracher
                Toutes les cuisinières bourgeoises,
        Oh ! l’exquise petite poule cochinchindoise !…

                — Vous vous reposerez un brin,
                Et vous goûterez de mon vin,
                Allons, sans faire de manières… —
                Ce n’est pas de refus, voisin,
                        Dit la fermière.