Page:France - Saint Yves.djvu/300

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On vient de découvrir ce caveau aussi fraîchement conservé qu’au premier jour. Deux chevalets en fer avec quelques restes de planches et deux ou trois esquilles, qui tombent en poussière, c’est tout ce qui s’y trouvait. Une pierre blanche, celle qui recouvrait la tombe de saint Yves, vient d’y être placée avec une inscription qui résume les titres et la vie du duc Jean V.

La translation des restes de Jean V à Tréguier amena, au tombeau de saint Yves, le nouveau duc, Pierre II, avec sa sainte épouse, la bienheureuse Françoise d’Amboise. Il n’est pas impossible que, pendant son séjour au château de Guingamp, la pieuse duchesse se soit rendue, une année ou l’autre, à la fête de Tréguier. Elle avait cependant une dévotion, plus prononcée encore, pour un autre saint apôtre qui, un demi-siècle auparavant, avait aussi évangélisé la Bretagne, saint Vincent Ferrier.

Vincent, dans le cours de ses missions, voulut lui-même prier sur le tombeau de saint Yves. C’est en 1418 qu’il se rendit à Tréguier. Dès que son arrivée fut annoncée, l’évêque, Mathias du Cosquer, vint au devant de lui, jusqu’à Crec’h-Mikel, accompagné de ses chanoines et de tout le clergé de la ville. Le pieux missionnaire fut conduit par ce cortège