Page:France - Saint Yves.djvu/39

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clergé ait laissé quelque peu de son côté humain sur le chemin de l’histoire. Les nombreux réformateurs qui se sont succédés, ont pu en étayer les graves reproches que les chroniqueurs ne nous ont point épargnés. Sortant des guerres civiles et des expéditions lointaines, obligé de défendre ses droits et ceux de l’Eglise contre les empiétements des seigneurs, il lui restait peu de temps pour se livrer à l’étude et à la prière. D’un autre côté, des moines, étrangers pour la plupart et enfermés dans leurs cloîtres, formaient, par l’austérité de leur vie, un contraste frappant avec le clergé séculier qui était plus en contact avec le peuple ; et, comme il arrive assez souvent, on exagéra, en les généralisant peut-être, les fautes de quelques pauvres prêtres, pour faire ressortir davantage la sainteté des anachorètes.

Depuis plusieurs siècles déjà, ces religieux s’étaient établis un peu partout en Bretagne, près des cours d’eau, sur les pentes les plus escarpées, dans les bois solitaires. Le peuple, attiré par la sainteté de leur vie, accourait près de leurs couvents, se recommandait à leurs prières et s’aidait de leurs conseils. Nos landes défrichées, des bourgades et des villes formées autour de leurs maisons,