Page:France - Saint Yves.djvu/40

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des écoles célèbres fondées à Landévenec, à Redon et ailleurs, la jeunesse bretonne instruite à leurs leçons, et leurs cloîtres s’ouvrant pour donner asile à ceux que leurs exemples avaient tirés du vice et du péché, tels étaient les souvenirs que le peuple avait pieusement conservés, et leur mémoire fut entourée d’une auréole de sainteté, dans les légendes suaves qui faisaient le charme du foyer aux longues soirées d’hiver.

D’autres religieux, mieux organisés, allaient bientôt prendre la place de ces humbles anachorètes. Déjà l’abbaye de Beauport, en Goëlo, avait remplacé les solitaires de Saint-Riom ; les Cisterciens plantaient leur tente au milieu de la forêt de Bégard où s’était sanctifié un ermite vénéré ; Beaulieu avait les moines, et Lannion les ermites de saint Augustin ; Guingamp, les chanoines de Sainte-Croix du même ordre. Les Bénédictins ajoutaient à leurs maisons de Landévenec et de Redon, leurs monastères de Saint-Jacut, de Saint-Melaine, de Saint-Gildas, de Saint-Méen et de Lanténac, qui devinrent tous des abbayes célèbres. Les Cisterciens, outre Bégard, tenaient encore le Rélec, Langonet, Bosquen, Saint-Aubin, Coatmaloën et Carnoët, pour ne parler que des abbayes les plus