Page:France - Saint Yves.djvu/77

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belles fêtes de Tréguier, comme aux simples messes qui se disaient à Notre-Dame de Coatcolvézou. Il y puisa cette piété profonde qui l’a accompagné pendant toute sa carrière, et a rendu si fructueux, plus tard, son ministère sacerdotal.

Le soir, au foyer de Kermartin, il écoutait avec une grande curiosité, mêlée de la plus profonde tristesse, les récits guerriers de son père et des autres chevaliers qui venaient le visiter. Ces récits développèrent en lui une vive horreur pour la guerre où tant d’hommes perdent la vie ! La vue des pauvres qui venaient mendier à sa porte, le pénétra profondément aussi, et fit naître en lui cet amour des malheureux qui fut la passion de toute sa vie.

Sa mère lui ayant souvent répété qu’il fallait vivre de façon à devenir un saint, cette parole deviendra la règle de sa conduite et le programme dont il ne s’écartera jamais. Sa première éducation, ce fut elle qui s’en chargea toute seule, de peur qu’un souffle mauvais ne vînt à ternir la délicatesse de cette âme d’élite. Elle n’avait pas été sans entendre parler des belles fêtes qui eurent lieu à Saint-Brieuc, à l’occasion de la canonisation de saint Guillaume, évêque de cette ville, l’année