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LEVER DU ROI.

Quand le roi rentrait de la chasse, il y avait ce qu’on appelait le débotté. C’était la toilette que le roi faisait alors ; et les usages étaient à peu près les mêmes qu’au lever.

Le garde-robe du roi était dans un petit appartement, sur une petite cour, derrière l’escalier de marbre. C’était là qu’on conservait les habits, le linge et les vêtements du monarque. Tous les jours, on apportait, dans de grands tapis de velours, ce qui était nécessaire pour la toilette du soir et du matin.

Après son lever, le roi recevait souvent des députations, soit du Parlement, soit des États provinciaux. C’est dans une de ces circonstances que je le vis remettre lui-même à l’avocat-général Séguier un exemplaire de l’ouvrage de Mirabeau sur la cour de Berlin, pour donner plus de solennité à l’arrêt qui le condamnait à être brûlé par la main du bourreau. C’est alors que le prince Henri de Prusse, très-maltraité dans ce libelle, dit à M. Séguier : « Vous tenez là de la boue. — Oui, monseigneur, répondit le spirituel magistrat, mais elle ne tache pas. »