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Page:France d’Hézecques - Souvenirs d’un page de la cour de Louis XVI.djvu/208

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CÉRÉMONIES.

lence sur les causes de notre bouleversement général, ont pu voir là une atteinte au prestige de la royauté, qu’il n’aurait pas fallu favoriser ; et M. de Saint-Germain, en retranchant une grande partie de la maison militaire du roi, a peut-être contribué à la ruine de la monarchie, non-seulement parce qu’il ôtait au prince une troupe aussi brave qu’incorruptible, mais encore en enlevant un de ses rayons à la majesté du trône.

Je parlerai ici de quelques cérémonies dont les détails, sans avoir assez d’importance pour former des chapitres particuliers, ne laissent pas que de présenter quelque intérêt.

Louis XVI, prince religieux, fidèle à ses devoirs personnels aussi bien qu’à l’exemple qu’il devait à ses sujets et à sa famille, ne manquait pas de se rendre, une fois par an, à la paroisse Notre-Dame pour y remplir l’obligation de la communion pascale. C’était toujours le lundi de Pâques, à huit heures du matin.

Le monarque s’y rendait en pompe dans une voiture qui, d’après l’usage, ne devait être attelée que de deux chevaux. Malgré le poids de cette voiture surchargée d’ornements et le nombre de personnes qu’elle portait, ces colosses frisons bondissaient sous la main qui les retenait, et, pour plus de sûreté, un palefrenier les maintenait de chaque côté avec une longe. Ce n’était que le jour des pâques du roi et de la Fête-Dieu qu’on se servait de ces chevaux ; le reste du temps ils ne sortaient que pour leur santé, Il y en avait cinq — tous cinq noirs — à la petite écurie, à cause de la voiture