de suite. Leur nom seul indiquait leur vigueur. L’un s’appelait l’Éléphant, un autre le Samson, un troisième le Géant, etc. Quand l’équipage marchait, deux pages de la chambre et deux des écuries se plaçaient entre le cocher et la voiture, en faisant face à cette dernière, un pied seulement posé sur une petite plaque du ressort nommée porte-pages. Douze pages de la grande écurie étaient montés derrière, ce qui, avec les personnes placées dans la voiture, formait vingt à vingt-cinq individus que ces deux chevaux avaient à traîner.
Les princes étaient aussi dans l’usage, quand ils allaient faire leurs dévotions, de ne prendre que deux chevaux. M. le comte d’Artois était le seul de toute la famille royale qui s’abstînt de ce devoir religieux.
Les voitures du roi se rendaient à la paroisse entourées des gardes, des valets de pied, précédées des pages, des écuyers, des officiers des gardes à cheval, en bas de soie blanche.
Arrivé à l’église, le roi, couvert d’un manteau de la couleur de son habit, sans épée, se plaçait sur un simple prie-dieu, et entendait une messe basse célébrée par le grand aumônier. Avant la consécration, un aumônier présentait au roi un plat couvert d’hosties, dont il avalait une devant lui, ensuite le roi en désignait une seconde qui devait être consacrée pour sa communion. C’était une suite de l’usage que l’on avait de goûter tous les mets des souverains pour les garantir du poison. La nappe était tenue, d’un côté, par les deux aumôniers de quartier, de l’autre, par deux des