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Page:France d’Hézecques - Souvenirs d’un page de la cour de Louis XVI.djvu/212

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CÉRÉMONIES.

Le costume, pour les femmes de la cour, consistait en un énorme panier de plus de trois aunes de tour. La queue de la robe était aussi d’une longueur démesurée ; on la roulait comme un petit porte-manteau pour les dames qui, dans les appartements, ne pouvaient se faire suivre de leurs laquais. Cependant, les grands jours on la laissait de toute son étendue ; et ce n’était pas chose aisée que de savoir manœuvrer avec adresse cette quantité d’étoffe, de la soustraire aux pieds des passants et de ne pas s’embarrasser dedans, surtout quand il s’agissait de quêter. Mais les dames de la cour avaient en tout cela une adresse admirable. Le costume n’eût point été complet si deux longues bandes de dentelle noire ne se fussent détachées de la coiffure. Cet habillement n’était de rigueur que les dimanches et jours de fête ; dans la semaine, les dames qui accompagnaient les princesses étaient, comme elles, vêtues très-simplement.

La présentation des ambassadrices qui se mariaient en France exigeait un autre cérémonial. Les voitures de la cour allaient les chercher. Les introducteurs des ambassadeurs les conduisaient chez la reine, où le roi arrivait par une porte dérobée, et la reine lui présentait elle-même la dame. Ces usages, au premier abord, nous paraissent puérils et ridicules ; mais, en y réfléchissant un instant, il faut bien reconnaître que la moitié de notre vie se passe de même en démonstrations et en compliments consacrés, comme l’étiquette de la cour, par un antique usage. « L’usage, a dit