Aller au contenu

Page:France d’Hézecques - Souvenirs d’un page de la cour de Louis XVI.djvu/217

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
200
SOUVENIRS D’UN PAGE.

ensuite les chevaliers promus au chapitre précédent. Ces trois époques étaient les jours de l’an, de la Purification et de la Pentecôte. Tous les chevaliers, dont le nombre n’excédait jamais cent, se rendaient au lever du roi en habit de cérémonie. Cet habit était de velours noir avec une veste et des parements de satin vert brodé de flammes d’or, le cordon bleu par dessus. Le manteau était pareil à l’habit et s’attachait sur le grand collier de l’ordre, composé de trophées en émail et des chiffres de Henri III ; au bas pendait l’étoile à huit pointes qui, sur le manteau, était brodée en argent.

Après le lever du roi, le chapitre se tenait dans la salle du conseil, et l’huissier de l’ordre proclamait les noms des nouveaux chevaliers. La procession commençait ensuite, et se rendait à la chapelle en traversant les grands appartements. La marche s’ouvrait par les huissiers et les officiers de l’ordre. Ensuite arrivaient les novices, dans le costume du temps du fondateur, c’est-à-dire avec les chausses retroussées, le pantalon de soie blanche, les souliers de velours noir, le pourpoint en moire d’argent garni de dentelles, le petit manteau de damas noir et la toque retroussée par un diamant avec une plume de héron. Ce costume de mignon, qui pouvait aller à des jeunes gens, était souvent ridicule sur le dos des vieillards ; madame de Sévigné nous a conservé des détails très-plaisants sur l’embarras des récipiendaires à la fameuse et nombreuse promotion de 1688, et surtout sur celui de