s’est étonné de la quantité de larmes que contiennent les yeux des rois[1]. »
Le prix de ce château, qu’on a tant exagéré, n’avait point, tant s’en faut, dépassé les bornes des dépenses permises à un grand roi. D’ailleurs, il avait été construit par Louis XV, et les embellissements que les changements de goûts et d’idées avaient amenés pouvaient seuls être attribués au dernier règne. Il est facile de se convaincre encore aujourd’hui que cette maison n’était pas si magnifique que bien des financiers n’en eussent de plus somptueuses ; et la beauté du jardin provenait moins de sa richesse que du goût avec lequel il avait été tracé.
Le château est un pavillon carré, décoré d’un ordre corinthien, et trop exigu pour qu’on ait pu y trouver plus de logement qu’il n’en fallait à une reine de France. Une salle à manger, un salon, un billard, une chambre à coucher et quelques cabinets, telle était la distribution du premier étage ; à peine le second contenait-il quelques petits appartements pour Madame Élisabeth et les dames du palais.
L’ameublement se distinguait plutôt par l’élégance que par la magnificence, et bien des hôtels de Paris étaient plus remarquables. Le salon était orné de peintures, la chambre à coucher, meublée en mousseline, où la broderie et la vivacité des couleurs défiaient en quelque sorte le pinceau le plus exercé. Quelques por-
- ↑ Châteaubriand, Atala.