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Page:France d’Hézecques - Souvenirs d’un page de la cour de Louis XVI.djvu/265

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SOUVENIRS D’UN PAGE.

nombreux et un nombre prodigieux de volatiles dont il ne dédaignait point de tirer un grand profit. Ses descendants, laissant à leurs sujets ces détails champêtres, continuèrent de former auprès d’eux une réunion des tributs que tous les voyageurs leur apportaient. Outre qu’ils suivaient en cela un vieil usage, il était agréable, et de plus intéressant pour les progrès de l’histoire naturelle, de voir réunis tant d’animaux divers, de rencontrer sous un même toit l’ours des régions hyperboréennes et le lion des sables brûlants de l’Afrique, de pouvoir étudier, dans une même volière, les mœurs de tant de petits oiseaux de langage et de parure si divers.

La ménagerie de Versailles était un petit château sur la route de Saint-Cyr. Mansart, qui l’avait construit, l’avait placé à l’extrémité d’un des bras du canal, pour faire, comme je l’ai dit, le parallèle du grand Trianon. Dans le même endroit, était une ferme considérable, dont le tenancier exploitait toutes les terres situées dans cette partie du parc de Versailles, et dont les troupeaux superbes, qui broutaient pêle-mêle avec les daims et les chevreuils, en animant ces beaux lieux fournissaient à la cour le laitage dont on avait besoin.

Le pavillon de la Ménagerie contenait de jolis appartements ; mais on les avait négligés depuis qu’on avait cessé d’y aller. Au rez-de-chaussée se trouvait un de ces salons de coquillages et de rocailles qui faisaient autrefois la beauté des jardins, et les délices de