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ENVIRONS DE VERSAILLES.

Josas. Le duc de Beuvron en était le seigneur et y avait un très-beau château avec un beau parc. Mais ce qui y attirait davantage la curiosité c’était la belle manufacture de M. Oberkampf, d’où provenaient ces étoffes connues sous le nom de toiles de Jouy. Le bâtiment était très-beau, et la quantité d’ouvriers employés donnait beaucoup d’aisance dans le pays. Chaque famille allait à la manufacture chercher des pièces de toile pour remplir, avec de petits pinceaux, les feuilles de fleurs dont l’impression ne marquait que les contours ; ce travail minutieux occupait beaucoup de femmes et d’enfants.

Près de Jouy, on trouve le village de Buc, où il y a un superbe aqueduc très-élevé, qui, réunissant les eaux de plusieurs fontaines, remplit à Versailles les bassins de la butte de Montboron et fournit aux besoins de la ville.

On rencontre aux environs de Versailles beaucoup d’étangs, dont quelques-uns, comme ceux de Trappes, sont très-vastes : souvent le cerf aux abois, croyant se sauver en se jetant dans l’eau, y venait par sa mort augmenter le plaisir du chasseur. On construisait, sur divers points, des pavillons appelés rendez-vous de chasse, où les équipages allaient attendre le roi. Ils se composaient simplement de deux petites salles, sans autres meubles que des chaises de paille, pour ne point tenter la cupidité, et d’une enceinte de barrières pour attacher les chevaux. Chaque rendez-vous avait son nom ; il y en avait un au bas de la butte de Picardie,