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Page:France d’Hézecques - Souvenirs d’un page de la cour de Louis XVI.djvu/284

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SAINT-GERMAIN ET MARLY.

que Louis avait embelli, sera rendu sans doute aux oiseaux marécageux auxquels on l’avait enlevé.

En construisant Marly, Louis XIV vainquit la nature et se joua de ses lois ordinaires. Afin de jouir plus tôt, on inventa des machines qui transportaient, avec toutes leurs racines, les arbres les plus gros. On travailla nuit et jour ; on voulait réaliser, en les renouvelant, les prodiges des temps fabuleux.

Pour arriver au château, il fallait descendre une montagne assez rapide. En haut, se trouvaient deux bâtiments circulaires avec les écuries. Le château était un grand pavillon carré entouré d’un perron. Louis XIV, fidèle à sa devise, avait voulu que ce pavillon fut considéré comme le palais du Dieu du jour ; et douze autres pavillons plus petits, placés de chaque côté du parterre, représentaient les douze signes du zodiaque et servaient de demeure aux personnes admises à l’honneur, si recherché sous le grand roi, d’être des voyages de Marly. Les peintures à fresque dont tous ces pavillons étaient revêtus présentaient des allégories en rapport avec cette idée.

Au milieu du grand pavillon était ce fameux salon de Marly, si célèbre dans tous les mémoires du temps de Louis XIV, où se rassemblaient tous ceux qui étaient admis à ces bienheureux voyages. La cour, moins gênée là par le cérémonial, vivait comme les particuliers. On voyait le roi et les princes à toute heure ; on intriguait plus aisément ; on sollicitait avec plus de facilité ; que de motifs pour désirer le