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DÉPART DU ROI.

lités qui poursuivaient ce malheureux voyage, on avait négligé de faire couvrir.

Le lundi 20 juin le coucher eut lieu comme de coutume. Le roi y parla peu. Mais, malgré son calme apparent, il ne fut pas assez maître de son agitation pour s’abstenir d’aller plusieurs fois à la fenêtre observer le temps et l’obscurité, laquelle lui devenait si nécessaire. Ce fut là la seule remarque significative qu’on put relever le lendemain en se rappelant les circonstances. Tout le monde retiré, le roi prit son habit de voyage, fit avertir la reine, éveiller les enfants. On sortit alors, en plusieurs bandes, par un dégagement de l’appartement du roi qui donnait sur un petit escalier placé au bout de la galerie couverte, sur le jardin, du côté de la rivière. Au bas de cet escalier se trouvait une porte de garde-robe de l’appartement de M. de Villequier, déjà absent de Paris. La porte de cet appartement, situé au rez-de-chaussée, sur la cour, donnait dans celle des princes ; car alors la grande cour des Tuileries était divisée en trois et fermée par un mur et des bâtiments, à la place de la grille que l’on voit aujourd’hui, et par trois grandes portes de bois. La famille royale sortit par celle du côté de la galerie.

À cet instant on vit M. de La Fayette traverser deux fois le Carrousel, dans sa voiture, ce qui donna quelques soupçons.

La famille royale, réunie, monta dans une voiture qui attendait sur le quai, prit par la place Louis XV, les boulevards et la rue de Bondy, où attendait la voi-