moire. Il demeure dans l’île Saint-Louis, quai d’Anjou ; il est impossible qu’on ne le trouve pas.
Si vous choisissez un de mes gardiens pour me suivre, je demande que ce soit M. Gomin. Il y a plus longtemps qu’il est au Temple. C’est le premier être qui ait adouci ma captivité. Comme il est sédentaire au Temple, je le connais plus que son camarade. J’espère, Monsieur, que vous m’accorderez mes demandes.
Ma chère petite Rennette[1], je vous aime toujours bien, et je commence, malgré vos conseils, à écrire au haut de la page, pour vous dire plus de choses. Mon voyage a été assez heureux, mais long, à cause des chemins qui sont abîmés et remplis de trous, et des chevaux que l’on ne trouve pas aux postes, tant elles sont mal servies. J’ai été reconnue dès le premier jour, à Provins. Ma Rennette, comme cela m’a fait de mal et de bien ! Vous ne pouvez vous faire une idée comme on courait pour me voir. Les uns m’appelaient leur bonne dame, d’autres leur bonne princesse. Les uns pleuraient de joie, et moi j’en avais aussi bien envie ;
- ↑ Nom d’amitié.