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XVIII
FRANCISCO DE HOLLANDA

Son découragement commence à se faire jour dans une lettre qu’il adresse à Michel-Ange en 1553. Elle nous apprend que Francisco, depuis son retour, n’avait plus de relations avec ses amis de Rome, car il s’informe de la santé de Lattanzio Tolomei, lequel était mort au mois de mars 1548. L’original de cette lettre est écrit en italien ; en voici la traduction :

« Très magnifique Seigneur,

« Le plus grand don que Dieu nous accorde en cette vie[1], il est contraire à la raison de le perdre ; mais, après lui avoir rendu pour ce don d’ineffables grâces, il convient de le recouvrer en s’informant de ceux qui vivent honorés, comme c’est le cas de Votre Seigneurie. Et, encore que les continuelles peines et désagréments du passé m’aient enlevé toute souvenance et étude, ils n’ont pu toutefois m’ôter la bonne mémoire de Votre Seigneurie, ni m’empêcher de demander toujours des nouvelles de votre santé et de votre vie, lesquelles me sont aussi chères qu’à n’importe lequel de vos plus chers amis. Et, quelque bonheur que le souverain Dieu envoie à Votre Seigneurie, j’estime que, en cela encore, il me fait à moi une grâce infinie et dont je lui suis obligé.

« Aussi, pour ne pas laisser perdre cette amitié, ai-je

  1. Le don de l’amitié.