des Pyrénées, échappés aux vengeances de Clovis. » Un seul passage de cet écrivain fera, plus que tout ce que nous pourrions dire, apprécier son jugement et son érudition ; le voici : « L’archevêque Marca, né à Gaud en Béarn, auteur d’une histoire insignifiante de son pays, a donné une grande preuve d’ignorance, en faisant descendre les crétins, gégistains de l’hébreu Giezi, serviteur d’Élisée et frappé de la lèpre. » L’auteur part de là pour faire une sortie contre les prêtres en style de 1789.
L’opinion de Ramond, sur laquelle celle que nous venons d’exposer paraît calquée, fit fortune, si l’on en juge par la confiance avec laquelle Dusaulx la présente comme le dernier mot de la science[1], et par la seule citation historique que l’on rencontre dans un traité qui s’applique particulièrement aux goitreux et aux crétins des Alpes françaises et italiennes[2]. Dans le cours de son travail, l’auteur s’en tient à ces deux classes d’affligés, qu’il considère sous le rapport exclusivement médical, et paraît ne pas confondre avec eux aucune autre catégorie d’infirmes ou de réprouvés. Toutefois, on trouve pages 195 et 196 un renvoi à l’ouvrage de Ramond, d’où il résulte, ce me semble, que pour cette fois Fodéré confond ensemble les deux choses que je distingue et qu’il faut distinguer, c’est-à-dire les Cagots avec les crétins.
L’auteur du Voyage dans le Finistère, Cambry, qui visitait la Basse-Bretagne pendant la Terreur, et auquel on peut se fier pour tout ce qui est de tradition, donne les détails suivants sur les Caqueux du district de Quimperlé[3] :
- ↑ Voyage à Barege et dans les Hautes Pyrénées, fait en 1788… À Paris, de l’imprimerie de Didot jeune, m. dcc. xcvi. deux volumes in-8 ; tom. ii, pag. 11 et 12, en note.
- ↑ Traité du Goitre et du Crétinisme, précédé d’un Discours sur l’influence de l’air humide sur l’entendement humain, par F. E. Fodéré… Paris, germinal an viii. in-8.
- ↑ Voyage dans le Finistère, ou État de ce département en 1794 et