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Page:Francisque-Michel - Histoire des races maudites, tome I.djvu/58

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mable, d’après la plupart des auteurs et M. le sénateur Grégoire, qui s’est occupé de ces recherches, que les cagots ou gahets sont les descendants de quelques-unes de ces hordes de barbares du nord, qui ont émigré dans l’Europe australe, dans les troisième et quatrième siècles. » À la suite de ce passage viennent des détails succincts sur les autres castes réprouvées, non-seulement de l’Europe, mais du reste de la terre, et des réflexions philanthropiques sur les Cagots.

Dans sa Description des Pyrénées, Dralet consacre la plus grande partie d’une note à des détails sur la condition des anciens Cagots et de ceux de son temps. « Les Agots ou Cagots, dit-il, sont domiciliés ; ils ne diffèrent des Basques d’ancienne origine ni sous le rapport du physique ni sous celui des mœurs. On ne les connaît que par la tradition, qui indique que telle ou telle famille est Agote, et que tel ou tel individu lui appartient[1]… »

Plus loin, Dralet revient aux Cagots, qu’il confond avec les goitreux, et il s’exprime ainsi : « Les goitreux seraient-ils, comme l’ont pensé d’autres observateurs, les restes d’un peuple vaincu, dispersés, partout persécutés et assujétis aux plus durs travaux ? nous ne le croyons pas non plus. L’histoire ne nous apprend pas que, chez aucune nation, l’esclavage le plus affreux ait occasionné la maladie dont il est question… » Dralet continue en prétendant que les goitres durent être fort communs dans les Pyrénées lorsque les premières peuplades s’y furent établies ; mais, dit-il, à mesure que la population s’augmenta, les cultures s’étendirent, les forêts furent exploitées et les eaux dirigées, les habitants connurent l’aisance, et le mal diminua. « Les goitres, ajoute-t-il, n’affligèrent plus sans doute que les familles indigentes réfugiées dans les lieux les plus malsains ;

  1. À Paris, chez Arthus Bertrand, 1818, deux volumes in-8 ; tom. Ier, pag. 165, 166.