un dépôt d’immondices, a été utilisé, depuis environ vingt ans, pour la construction d’une partie de la chapelle des Filles de la Croix.
S’il faut en croire les renseignemens fournis à M. Arrou, par un de ses amis, ancien élève de feu M. l’abbé Julien, de Montaut (Basses-Pyrénées), à qui ce dernier les aurait souvent répétés, le hameau appelé Réouilhès, situé sur la rive gauche du Gave, à l’extrémité nord-ouest de la forêt de Lourdes, et dépendant de la ville de Saint-Pé, aurait été bâti et habité par une peuplade de Cagots. M. l’abbé Julien aurait ajouté qu’à une époque remontant à plusieurs siècles, une rixe s’étant engagée entre les Cagots de Réouilhès et quelques habitans de Lourdes, ceux-ci furent massacrés, et que leurs têtes séparées des troncs servirent de boules pour jouer aux quilles sur la place de Saint-Pé. À la suite de ces actes de férocité, les Cagots auraient été condamnés, entre autres choses, par arrêt du parlement de Toulouse, à ne plus entrer dans la ville de Lourdes que par la petite rue dite Capdetpourtet, à ne marcher que sous les gouttières, avec défense expresse de s’asseoir en quelque endroit que ce fût et d’arriver en ville après le lever du soleil, et injonction d’en sortir avant son coucher, le tout sous peine, pour chaque contrevenant, de se laisser couper deux onces de chair sur toute la longueur de l’épine dorsale. Ce fait, que M. Arrou regarde comme vrai en lui-même, et dont aucune pièce ne nous garantit l’exactitude, est communément attribué aux habitants de Saint-Pé en général. Ce que l’on peut assurer, c’est que cette ville renfermait autrefois beaucoup de Cagots, qui y étaient traités comme dans les communes environnantes, et enterrés à part.
À Montgaillard, sur la route de Tarbes à Bagnères, il y a encore des Cagots et en assez grand nombre. Ils habitaient autrefois un quartier qui porte toujours le nom de quartier
